En Egypte ancienne ce concept de rite / rituel couvre de larges domaines, que ce soient les rites dans les temples ( rituel divin journalier, rituel de l'offrande), les rites à caractères plus spécifiques, comme par exemple le rituel d'ouverture de la bouche, le rituel de fondation des temples, rituel de l'embaumement, rituel de l’union au disque, rituel d’apaisement de Sekhmet, rituel du couronnement du faucon, Ritual of the Hours of the Night (Stundenritual), rituel de la pésentation de Maât, rituels magiques
Un colloque international intitulé «Tradition et transmission des rituels égyptiens anciens, Continuité et rupture» et s'est déroulé du 17 au 19 mai 2017 à l'université Paul-Valéry Montpellier 3.
Au programme:
-Federico CONTARDI (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
« Les premières pages du papyrus Caire-Turin contenant le Rituel des offrandes pour Amenhotep Ier »
-Hanane GABER (Université Paul-Valéry Montpellier 3) « Faire croître le champ de ce dieu et offrir le vase nemeset » : l’analyse et la transmission d’un texte accompagnant une scène du temple de Séthi I à Abydos »
-Ivan GUERMEUR (CNRS – ASM – Université Paul-Valéry Montpellier 3, MCC)
« Le rituel du culte divin journalier d'après quelques papyrus inédits de Tebtynis »
-Laurent COULON (École Pratique des Hautes Études, Paris)
« La transmission des rituels osiriens à Thèbes : une approche prosopographique (Troisième période intermédiaire - époque saïte) »
-Kenneth GRIFFIN (Swansea University)
« The Transmission of the Ritual of the Hours of the Night (Stundenritual) »
-Emanuele M. CIAMPINI (Università Ca' Foscari, Venise)
« Deities Processing: Theological elaborations in the tomb of Montuemhat (TT 34), and the Theban ritual background (XXV-XXVII Dynasties) »
L'Egyptologie débutante parlait de "rituel funéraire" qui en fait concernait le fameux (improprement appelé) Livre des Morts, cela remonte à Champollion lui même (voir l'article d'Emmanuel de Rougé: "Etudes sur le Rituel Funéraire des anciens égyptiens" dans le Revue Archéologique en 1860).
Pour le Robert, le sacrifice est une « offrande rituelle à la divinité, caractérisée par la destruction (immolation réelle ou symbolique)»
Un autre cas particulier: Les rituels osiriens, comme celui de protéger la barque nechemet (Goyon, 1969), le rituel des quatre boules (Goyon, 1975), le rituel d’abattre Seth et ses complices (Schott, 1929) auxquels on peut ajouter les rituels isiaques qui ont survécu à l'époque romaine dans tout l'empire romain
Autre principce de base: Le roi donne, et le roi reçoit, Il participe de cette façon à la bonne marche du monde, c'est que l'on pourrait appeler le «do-ut-des»,
voir par exemple A.H.Gardiner, Hieratic Papyri in the British Museum, Third Series. Chester Beatty Gift. London: British Museum, 1935, page 104 qui écrit:
« Egyptian ritual proceeded upon the basis of strict reciprocity. The Pharaoh gave to the god in order that the latter might confer his blessings upon his royal son.»
Tout ceci démontre la compléxité des rituels, comme par exemple dans le rituel de "fondation des temples", où on peut trouver un rituel "de donner la maison/le temple à son maître".
Ce dernier texte se trouve à Lousor et à Medinet-Habou, il est gravé dans ces temples remontant au Nouvel Empire, mais la formulation et la grammaire permetent de relier l'origine
à une très haute époque, par la prééminence donnée à Bouto, que P.Barguet (RdE 9, p.22 + 2 planches) a qualifié de «rituel archaïque»
Pour avoir un aperçu j'ai consacré une page à ce rituel archaïque.
Un autre rituel pouvait se dérouler à Thèbes, c'est le rituel destiné aux statues sur barques, textes que l'on peut trouver dans les temples de Thoutmès II et Toutânkhamon, sur la rive ouest, voir BIFAO 89. On y retrouve par exemple l'enlèvement du vêtement sfx Abd.t.et l'onguent mD.t
©Raymond MONFORT
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