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Rituel du culte journalier ou rituel de l'image divine (en allemand Kultbilritual). | Rituel de l'offrande (en allemand Opferritual) |
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Papyrus Berlin 3055 (Rituel d'Amon-Rê) Papyrus Berlin 3014 & 3053 (Rituel de Mout) Abydos, 6 chapelles Deir el-Bahari Karnak Medinet Habou, temple de la XVIIIème dynastie (mélangé avec le rituel des offrandes). Mais aussi selon Osing: Bouhen, Amada, Koumma, Louxor, Gournah, Edfou, Dendera. |
Papyrus Caire CGC 58030, haut du papyrus + Papyrus Turin CGT 54041, bas du papyrus. Papyrus Chester Beatyy IX, PBM EA 10689. Karnak, paroi est de la grande salle hypostyle. Abydos, deuxième hypostyle, complexe de Ptah-Sokar Néfertoum et couloir dit des rois. Medinet Habou, première cour mur nord, registre supérieur. |
Dans son édition récente Andréas Stadler remet en cause cette classification bipartite, il parle de "chevauchement des deux rituels", (page 134, voir la bibliographie)
Déja en 1998, Dimitri Meeks dans son compte rendu sur le livre de Mu-Chou Poo "Le vin et l'offrande du vin", reprochait à l'auteur de ne pas avoir pris conscience du lien étroit qui existant entre le rituel des offrandes (RO) et celui du Rituel du Culte divin journalier (RID), que le RO en serait une variante, (Bibliotheca Orientalis LV N°1/2, Januari-April 1998).
Dans un même temps on peut constater que le vocabulaire égyptologique évolue. Par exemple A.Stadler parlait de "Rituel des sacrifices" (RS) dans son intervention à l'EPHE en juin 2015; et dans sa publication de 2017, il parle de "Rituel des Offrandes" (RO).
Dans son ouvrage Harold Hayes : 'The Ritual Scenes in the Chapels of Amun, in The Epigraphic Survey, Medinet Habu IX: The Eighteenth Dynasty Temple Part I: The Sanctuary. OIP, vol. 136, 2099, parle de TOR 'Temple Offering Ritual' et TSR 'Temple Sanctuary Ritual'.
A noter que le terme "sacrifice" est bien adapté au concept de rites accomplis par le roi ou les prêtres. A.Moret dans son 'Rituel divin', page 222 écrit: «Le sacrifice du dieu constitue le culte ». C'est ce "sacrifice de l'offrande" qui est le fondement de la civilisation égyptienne: satisfaire sHtp nTr la divinité.
Claude Traunecker en 2010 rappelait les 4 règles du rituel:Robert Vergnieux a publié en 1989, dans le 'Bulletin de la Société d’Égyptologie', Genève 13; p.165-171, un article intitulé "L'organisation de l'espace (1) du sacré au profane" qui décrit ce qui pouvait se passer au niveau d'un temple dans un cadre de rituel journalier.
On a la chance d'avoir une des rares représentation égyptienne d'accomplissement du rite devant une table d'offrande par un prêtre au crâne rasé devant le sanctuaire, cette scène se trouve dans la tombe de Neferhotep
La tombe de Neferhotep situé à la Khokha, rive ouest de Thèbes, tombe numérotée TT49 décrit les abords du temple de Karnak à la fin de la XVIIIème dynastie, règne de Aÿ II. Il donne une vue sur le sanctuaire ou "Saint des Saints". A noter que ce dernier est recouvert, donc caché pour les profanes. Selon Agnès Cabrol La paroi aveugle qui cache la statue est peinte de façon à montrer qu'il s'agit de granite et l'identification de cet édifice avec la chapelle de barque édifiée par Thoutmosis III ne semble pas contestable. (Remarques au sujet d'une scène de la tombe de Neferhotep (TT 49), CRIPEL 15, 1993) page 24
On est sur de la représentation du IVème pylône de Karnak à cause du kiosque répéré 'h' de Thoutmès IV.
Pour Paul Barguet, 'Le Temple d'Amon-Rê à Karnak' (p.79), il s'agit bien du Temple de Karnak. Pour la notion d'espace ouvert et espace fermé mentionné cf. Barguet p.334.
Un autre prêtre devant le "Saint-des-Saints" procède à une fumigation, ce qui rappelle l'épisode 12 du rituel « Faire brûler de l'encens en dévoilant la face du dieu au moyen de l'encensoir » .
Les espaces sont bien délimités, profane, temple ouvert et fermé.
On voit, ensuite, Neferhotep recevoir un bouquet monté par un prêtre ritualiste qui a été en contact avec la divinité. Pour Agnès Cabrol ce serait une « récompense en remerciement de ses bons et loyaux service »!
N.Tacke dans on ouvrage "Das Opferritual des Ägyptischen Neuen Reiches" donne les différentes versions parallèles pour chaque épisode. Voir sa classification . C'est un travail remarquable de reconstitution du RO.
Un exemple: l'offrande du pain blanc (épisode 19), où l'officiant fait appel à la "formule de frapper le pain blanc =rA n sqr t HD"
. Pour le mot sqr "frapper, abattre" prend le sens
par extension "présenter"
(Wb 4, 306.10-307.11) et prend ainsi le sens de "consacrer".
Il entre dans la composition sqr wdn.t en allemand "Opfer darbringen" (Wb 4, 307.8), littéralement "offrir des sacrifices" en français "présenter, consacrer une offrande".
Pour illustrer cette reconstitution d'épisodes, par N.Tacke, voir le texte de l'épisode 23, relatif à
l'offrande du lait.
Ci-dessous le texte gravé dans le petit temple de Médinet-Habou, XVIIIème dynastie. Ce rituel (RO 23) se rencontre presque partout dans les scènes des temples.
Facsimilé, planche 47, OIP 136, by Courtesy of the Oriental Institute of the University of Chicago. A.Stadler, pour cette scène donne RO 13 (page 122) et non pas RO 23 ! |
Cette sène est un bon exemple de ce que l'on appelle le réciprocité de don :do-ut-des ("je te donne afin que tu me donnes"), ici le roi Thoutmès III donne l'offrande qu'est le lait, et en retour le dieu Amon lui donne vie, pouvoir, stabilité, la royauté des Deux-Terres et des années pour l'éternité !
A noter que le dieu en retour emploie une formule bien connue di.n(=i) n=k , « (je) te donne » qui est un accompli performatif, selon P.Vernus Egyptien et sémitique, Monde de la Bible, 41, "un énoncé performatif qui est un acte qui s'épuise dans sa propre énonciation" ; et aussi par ce même auteur ‘Ritual’ sDm.n.f and Some Values of the ‘Accompli’ in the Bible and in the Koran,” in Pharaonic Egypt: The Bible and Christianity, edited by S. Israelit-Groll. Jerusalem: The Magnes Press, 1984, p. 307–316.
Pour cette formule importante une approche très intéressante voir Emily Teeter, dans le SAOC 57 (1997), consacré à la "Présentation de Maât" sous le titre "The Presentation of Maat, Ritual and Legitimacy in Ancient Egypt", aux pages 69 à 73, présente une analyse et critiques de cette formule par Zabkar, Vernus et Wente".